Gianpaolo Pagni/ Mémoire Tampon
All rights reserved©Gianpaolo Pagni, Mémoire Tampon,Edizioni HomecookingBooks, Maison Rouge, 2011;
150 Dessins aux tampons sur papier machine 210 x 297 mm; Format 16,5 x 23 cm, 128 pages en couleur
MÉMOIRE TAMPON
“En avril 2011, Gianpaolo Pagni, artiste et illustrateur, est invité par le lycée Jacques Prévert de Pont-Audemer (Eure) à exposer et présenter un aperçu de son œuvre. Afin de poursuivre l’échange avec les lycéens, l’artiste propose de les associer à la découverte d’un processus créatif concret et de réaliser ensemble un livre : Mémoire Tampon. Il s’agit d’inciter les élèves, encadrées par leurs professeurs de français ou de langues vivantes, à s’emparer de la formule « je me souviens… » pour construire, après Joe Brainard et Georges Perec, de courts textes personnels. Signés du seul prénom de l’élève, ces brefs souvenirs sont transformés en tampons et associés aux propres formes imprimables créées par l’artiste. Gianpaolo Pagni s’emploie ainsi à élaborer des poèmes graphiques, mélanges d’images et de mots, dont l’assemblage prendra la forme d’un livre d’une centaine de pages qui sera comme une tentative de présenter l’espace d’une mémoire partagée.
L’empreinte a d’évidentes similitudes avec le souvenir; les approximations de la mémoire ne sont pas si éloignées des irrégularités d’une trace. Si l’empreinte est la présence d’une absence et ne garde de l’objet qu’un aspect fragmentaire et déformé, l’émotion et l’oubli transforment également la réalité enregistrée par la mémoire. Dans les deux cas l’image imprimée doit faire l’objet d’une nouvelle lecture.
Dans le langage informatique la mémoire tampon est ce lieu où l’ordinateur stocke provisoirement des données en attente de lecture. Le terme fonctionne ici comme métaphore d’un projet qui permet de mettre en lumière un des ressorts de la création. La proposition artistique de Gianpaolo Pagni se présente ainsi comme un jeu littéraire et plastique propre à activer la mémoire, à en faire l’outil d’une relecture inventive, entre introspection et partage. A son tour l’artiste jouera du tampon comme d’un moyen de faire surgir le passé, le sien comme le notre. L’imbrication avec les mots des élèves approfondira l’exploration de ce territoire complexe, pour nous en présenter une carte en forme de dialogue entre les lycéens et l’artiste.
Tout comme l’école, Gianpaolo Pagni aime les livres. Il en crée de nombreux et il illustre également des textes ou des couvertures. Le livre n’est pas uniquement un support d’information, c’est aussi un espace d’expression et d’invention. Donner à ce projet la forme d’un livre, c’est aussi réactiver la puissance plastique de l’objet, combattre le formatage et affirmer encore que le livre est toujours un espace rencontre et de création.”
Extraite du texte critique de Christian Tangre
MÉMOIRE TAMPON
“Nell’aprile 2011, Gianpaolo Pagni, artista e illustratore, è invitato dal liceo Jaques Prévert di Ponte-Audemer, ad esporre e presentare una panoramica della sua opera.
Per perseguire lo scambio con gli studenti, l’artista propone di associarli alla scoperta di un processo creativo concreto e di realizzare insieme un libro: Memoria tampone. Si tratta di incitare gli alunni, supportati dai loro professori di francese e di lingue, a fare propria la formula ” mi ricordo… ” per costruire, dopo Joe Brainard e Georges Perec, dei brevi testi personali. Firmati con il solo nome dell’alunno, questi brevi ricordi, sono trasformati in timbri e associati alle proprie forme di stampo create dall’artista. Gianpaolo Pagni s’impegna così ad elaborare delle poesie grafiche, mescolanze di immagini e di parole di cui l’accostamento prenderà la forma di un libro di un centinaio di pagine che sarà un tentativo di presentare lo spazio di una memoria condivisa.
L’impronta ha delle evidenti similitudini col ricordo; le approssimazioni della memoria non sono poi così lontane delle irregolarità di una traccia. Se l’impronta è la presenza di un’assenza e mantiene dell’oggetto solo un aspetto frammentario e deformato, l’emozione e l’oblio trasformano anche la realtà registrata dalla memoria. Nei due casi l’immagine stampata deve essere oggetto di una nuova lettura.
Nel linguaggio informatico la “memoria al timbro” è il luogo in cui il computer immagazzina provvisoriamente dei dati in attesa di lettura. Qui il termine funziona come metafora di un progetto che permette di mettere in luce una delle molle della creazione. La proposta artistica di Gianpaolo Pagni si presenta quindi come un gioco letterario e plastico che attiva la memoria, e ne fa l’attrezzo di una rilettura inventiva, fra introspezione e condivisone. A sua volta l’artista utilizzerà il timbro come un mezzo per far riaffiorare il passato, il suo come il nostro. L’embricatura con le parole degli alunni approfondirà l’esplorazione di questo complesso territorio, per presentarcene una mappa in forma di dialogo tra gli alunni e l’artista.
Gianpaolo Pagni ama i libri. Il libro non è unicamente un supporto d’informazione, è anche uno spazio di espressione e d’invenzione. Dare a questo progetto la forma di un libro, è riattivare anche il potere plastico dell’oggetto, combattere la formattazione e affermare anche che il libro è sempre uno spazio d’incontro e di creazione.”
Citazione tratta da testo critico di Christian Tangre